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Le 24 octobre 2020, date historique dans le calendrier running 2020 , puisque une course était encore programmée ! Un format original puisque ce Marathon de Nevers se déroulait uniquement sur le Circuit automobile de Magny-Cours (58).

Betty CARRIER, finisher du Marathon de Nevers !

Le sociétaire de l'AON, Antoine DE WILDE avait à coeur de maintenir sa course ! Au vu du contexte sanitaire, il aura fallu trouver des solutions pour que cette nouvelle édition ait bien lieu ! 

A la place d'un parcours en ville comme l'an dernier, ce marathon se déroulait uniquement sur le circuit de Magny-Court (4.4km). Un format original qui fait penser au 5 et 10km de Ladoux (63) qui se déroule également sur le circuit d'essais Michelin. 

Au départ, nous retrouvons Betty CARRIER, triathlète et finisher de plusieurs Iron-man 70.3, qui découvre pour l'occasion la distance mythique du Marathon (42.2km). Une inscription sur un coup de tête et une participation sans grande préparation à cet objectif. Un "petit" défi personnel que souhaite relever Betty dans une période compliquée et incertaine avec les annulations succésives des courses au programme. 

Un défi certe, mais des doutes s'installent rapidement dans sa tête avant le départ. "J'y vais mais je doute .. Pleins de question en suspens .." Tout d'abord, comment gérer une distance inconnue qui fait figure de Graal pour tous les coureurs ? Comment rester motivé pour boucler les 10 tours de circuit (4.4km) au programme? Comment les jambes vont-elles répondre et vont-elles tenir ? Va t'elle faire la connaissance du fameux mur du 30ème kilomètre? 

De plus, la course ayant lieu en soirée, comment gérer sa journée afin de s'économiser et gérer sa forme et son influx jusqu'au départ? 

Autant de questions qui se taraudent dans la tête de Betty avant la course, mais peut importe, il est 20h et le départ est lancé ! "20h top départ, tous les facteurs sont aux verts". 

 

En plus de la difficulté de la distance elle même, se rajoutent, les aléas climatiques avec du vent et un parcours qui s'annonce difficile. En effet, Magny-cours n'est pas un circuit plat, des côtes sont disséminées tout au long du tour, agrémenter de longues lignes droites, comme la ligne droite de l'Adélaide ! Interminable ! A parcourir 10fois ! Betty se souvient même "Le 1er tour annonce la couleur : le parcours ne sera pas évident avec 2 côtes par tour, soit 20 côtes au total!" 

Peut importe, Betty est partie et rien ne peut l'arrêter, "J'ai un bon ressenti sur la première partie de course, je ne vois même pas le premier semi passé". Une phrase que bon  nombre de marathoniens utilisent en décrivant la première partie d'un marathon. Pour cité Jean Claude LAASRI, son coach, "le marathon est une course de sagesse". Le moindre écart d'allure par rapport à son objectif, et où le manque de préparation se paie généralement cash à partir de ce deuxième semi-marathon ... 

Betty, ne sera pas épargnée par cette logique presque implacable, mais ce n'est pas pour autant qu'elle va "exploser". En bonne triathlète longue distance, qu'elle est, elle va gérer son effort pour tenir jusqu'à la ligne d'arrivée. "Ca se durcit vers le 25ème kilomètre, l'allure ralentit mais pas de blessure". Il faut préciser que Betty est souvent sujette aux blessures, au genou notamment, mais cette fois, le genou tient et l'objectif devient claire : "Objectif : finir sans blessure et avec du plaisir !". 

La voila qui arrive à la barrière fatidique du 30ème kilomètre .. Une barrière qui se connait mieux sous l'expression du "Mur du 30ème" ! Un Mur psychologique et physique qui porte extrèmement bien son nom pour ceux et celles qui s'y serais frotté durant leurs carrières ... Heureusement pour Betty, tout va bien ou presque, " Je n'ai pas subit le mur du 30ème, mais plutôt une fatigue qui arrive tout doucement. 

La partie mentale prend la suite de la partie physique. Dorénavant c'est avec la tête qu'il faut se battre pour lutter contre cette fatigue. Les jambes se durcissent, l'usure mentale se crée mais pour autant il faut puisser dans ses réserves mentales et physiques afin de continuer à avancer .. "Je repousse au maximum le moment où je marcherait .. Je craque vers le 32ème et je marche un peu dans les côtes et les descentes font mal aux cuisses" 

Il reste alors 10 kilomètres à parcourir avant de rallier cette ligne d'arrivée tant désirer. 10 kilomètres qui peuvent sembler une éternité pour un coureur en difficulté à ce moment là de la course. L'allure n'a plus vraiment d'importance, le but est juste de rallier cette finish-line pour en terminer avec cette tortute ... "L'allure continue de baisser mais peut importe je veux juste finir !"

Et elle terminera au mental, exténuée mais fier d'avoir réussie son objectif ! Elle franchit la ligne d'arrivée en 4h44

Une arrivée qui se fera donc aux alentours de 1h du matin .. "J'ai trop envie d'aller me coucher, mais je suis contente d'avoir fini sans préparation spécifique". Elle rajoute même " Le plaisir et surtout l'envie de courir ont suffit à relever le défi". Un plaisir de pouvoir remettre un dossard avant ce reconfinement annoncé par le gouvernement.

 

La récupération fut quelque peu compliqué le lendemain, des courbatures lui faisant paraître les escaliers comme une punition pour avoir oser défier le marathon sans préparation spécifique ! 

 

En espérant revoir Betty et les autres athlètes de l'EACCD bientôt sur les courses ... En attendant pour citer ce celèbre philosophe qu'est JC LAASRI (1961- ) " A bientôt pour les uns, à Pâques pour les autres" 

Prenez soin de vous !